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L’année 2007

2007

Août. Premier coup d’éclat de WikiLeaks : une affaire de corruption au Kenya qui éclabousse le président en place. Un rapport commandé à la société britannique Kroll Associates par le nouveau président Mwai Kibaki dévoilait un détournement, par son prédécesseur Daniel arap Moi, de plus de deux milliards de fonds publics blanchis à Londres, New York, en Afrique du Sud, en Australie. Soutenu par Daniel arap Moi dans la campagne de sa réélection, Mwai Kibaki enterre le dossier. Révélé par WikiLeaks, il fait la « une » du Guardian et modifie le cours des élections – à la satisfaction de Julian Assange pour qui ce basculement confirme que WikiLeaks peut jouer un rôle salutaire pour les démocraties 5.

PREMIÈRES RÉVÉLATIONS SUR LES ÉTATS-UNIS EN GUERRE

Novembre. Publication par WikiLeaks de « Camp Delta Standard Operating Procedures », un manuel de 238 pages sur le traitement par l’armée américaine des présumés terroristes de tous âges désignés par des numéros et détenus sur la base militaire de Guantánamo. Ce document répertorie les conditions de détention, les punitions et récompenses, les pratiques d’humiliation et les tortures pratiquées quotidiennement dans le camp au mépris des conventions internationales – le manuel explique aussi comment dissimuler les mauvais traitements à la Croix-Rouge.

Décembre. WikiLeaks reçoit le rapport classifié de l’armée américaine sur la bataille de Falloujah en Irak (2004), probablement la plus sanglante de cette guerre mais aussi l’une des moins documentées car interdite d’accès aux journalistes par les États-Unis. Ce document confirme le rôle de Donald Rumsfeld dans la propagande contre la résistance irakienne mais aussi l’utilisation de phosphore blanc par l’armée américaine – une arme chimique dont l’usage par Saddam Hussein avait été qualifiée de « crime de guerre » par les États-Unis.

Ces révélations passant quasiment inaperçues, Assange opte pour une coopération en amont avec les médias de masse.

Après cette période où Assange travaille presque seul à décrypter et contrôler les milliers de documents que reçoit WikiLeaks, il fait désormais équipe avec Daniel Domscheit-Berg, un informaticien allemand rencontré à Berlin.


5. Dans un entretien filmé organisé par le programme TED, Assange explique que l’impact de la publication aurait, selon un rapport des services secrets kényans, influencé au moins 10 % des votes. Voir sur YouTube « Julian Assange : pourquoi le monde a besoin de WikiLeaks », 19 juillet 2010.


Avec l’aimable autorisation de l’auteur © Hacking Justice (Livre + Film en téléchargement)