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L’année 2018

2018

Mars. Éclate un scandale dans lequel Assange et WikiLeaks n’ont rien à voir : Cambridge Analytica, une entreprise de « conseil en gestions autres que la gestion financière » fondée à Londres en 2013, a analysé les données de dizaines de millions d’utilisateurs de Facebook, à leur insu, pour le compte de l’équipe de Donald Trump durant la campagne pour la présidentielle 55.

23 août. Condamnation de la lanceuse d’alerte Reality Winner, arrêtée en juin 2017 pour avoir transmis des documents à The Intercept. Après avoir plaidé coupable, elle est condamnée à cinq ans et trois mois de prison au nom de l’Espionage Act.

Octobre. L’Équateur impose à Assange un règlement intérieur en vingt-huit points très contraignants dont l’interdiction de faire du journalisme et d’exprimer ses opinions. L’asile politique est devenu une prison.

Ses nouveaux geôliers ont désormais la possibilité de saisir ses biens pour les remettre à la police britannique, les visites sont limitées et gérées comme en prison, sauf qu’il n’a toujours pas le droit d’être exposé à la lumière du Soleil, qu’on le prive désormais du minimum nécessaire à sa toilette personnelle et que ses visiteurs sont espionnés.

Novembre. Publication dans le Guardian d’un article sur une supposée visite à Assange dans l’ambassade de Paul Manafort, ancien directeur de campagne déchu de Donald Trump, et de « certains Russes ». Au fur et à mesure que WikiLeaks apporte des éléments sur les mensonges de l’article, le Guardian le modifie en ligne, apportant des nuances (« selon les sources », emploi du conditionnel…) qui décrédibilisent finalement l’accusation 56.


55. Lire William Audureau, « Ce qu’il faut savoir sur Cambridge Analytica, la société au coeur du scandale Facebook », Le Monde, 22 mars 2018.
56. Lire Jonathan Cook, « Le quotidien The Guardian monte d’un cran ses diffamations contre Julian Assange », Le Grand Soir, 1er décembre 2018. En France, Libération a immédiatement repris le « scoop » du Guardian : « Pour certains observateurs, leur rencontre pourrait constituer le “smoking gun”, la preuve qui manquait à Robert Mueller pour établir une coordination entre la campagne Trump, WikiLeaks et la Russie visant à fragiliser la campagne Clinton au profit du milliardaire. » Tout comme le Guardian, Libération n’a pas rétracté son article et, à notre connaissance, n’a pas non plus publié de correctif. Frédéric Autran, « La preuve d’une collusion entre Trump, WikiLeaks et la Russie ? », Libération, 27 novembre 2018. [nde]


Avec l’aimable autorisation de l’auteur © Hacking Justice (Livre + Film en téléchargement)