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Collateral Murder, vers le journalisme scientifique

Depuis le 11 avril 2019, Julian Assange, journaliste australien et fondateur de WikiLeaks est incarcéré à la prison de Belmarsh près de Londres. La raison pour laquelle ce journaliste, arbitrairement privé de liberté, se trouve à l’isolement complet depuis des années dans un quartier de haute sécurité est que les États-Unis n’acceptent pas que la population soit informée de leurs crimes de guerre.

Le 5 avril 2010, WikiLeaks publiait la vidéo « Collateral Murder »

En 2010, un soldat de l’armée des EU qui, de par son travail, avait accès aux rapports d’opération rédigés par les militaires, a décidé selon sa conscience que ces informations devaient être communiquées au public et a déposé sur la plateforme WikiLeaks (1) des centaines de milliers de documents révélant des crimes de guerre perpétrés par l’armée des États-Unis et les forces de la coalition pendant les guerres d’Irak et d’Afghanistan.

Parmi ces nombreux documents (2) se trouvait la vidéo « Collateral Murder ». Elle sera présentée dans une version de 17 minutes lors d’une conférence d’Assange au Press Club de Washington, le 5 avril 2010.

Ce qui s’est passé le 12 juillet 2007.

Cette vidéo provient d’une caméra montée sur un hélicoptère Apache et destinée à filmer les interventions.

Elle montre que les soldats à bord de l’appareil demandent et obtiennent l’autorisation de tirer sur des personnes au sol sans que ces dernières n’aient été clairement identifiées et surtout qu’ils sont ensuite autorisés à continuer de tirer sur des blessés.

A l’époque – les faits se déroulent le 12 juillet 2007- les troupes des États-Unis patrouillent dans Bagdad pour veiller « à la sécurité », la zone est « en principe en paix ».

L’hélicoptère vole à environ 2000m et est à peine visible dans le ciel.

Au sol, un groupe de civils guide deux journalistes de l’agence Reuters, le photographe Namir Noor-Eldeen et son assistant Saeed Chmagh, munis d’appareils photographiques, vers les lieux d’une précédente attaque pour un reportage.

A bord de l’hélicoptère, les militaires signalent le groupe au sol comme potentiellement armé (ils auraient confondu les appareils photos avec des armes), demandent l’autorisation d’engagement, l’obtiennent et tirent.
Les personnes tombent, essayent de se cacher.

Les militaires obtiennent l’autorisation de continuer à tirer alors que des blessées se traînent sur le sol.

Peu de temps après le début de l’attaque, une camionnette passe sur les lieux. L’homme au volant, Saleh Matasher Tomal, conduit deux enfants à l’école, il s’arrête pour porter secours aux blessés mais les militaires continuent de tirer.

Un photographe de l’agence France Presse, Ahmad Sahib, était en contact téléphonique avec Namir jusquà l’attaque. Il était censé rejoindre le groupe mais avait été retardé. Quand il arrive sur place après les tirs, des personnes sont en train de se rassembler autour des corps et de la camionnette. Un nouveau tir déchire la rue, ne touchant cette fois que les murs.

Un peu plus tard, des fantassins arrivent, prenant le relais de l’intervention.
La caméra continue de filmer et d’enregistrer les réflexions et les rires des soldats à bord de l’hélicoptère.

Parmi les fantassins Ethan McCord. Il se rend près de la camionnette, il est le premier à voir les deux enfants et pensent qu’ils sont morts. Puis il voit le petit garçon bouger, le prend dans ses bras et l’emmène pour qu’il soit secouru.
La caméra enregistre tout cela également.

Les deux enfants, Sajad (10 ans) et Duah (5 ans), bien que sérieusement blessés, survivront. Ethan McCord demandera à sa hiérarchie un soutien psychologique qui lui sera refusé. Il quittera l’armée, puis témoignera de ce qu’il a vécu.

Dans ses conférences, il parle bien sûr du sauvetage des deux enfants mais aussi du fait que les tirs provenaient d’armes extrêmement destructrices. Ces hélicoptères sont en effet équipés de canons dont les balles doivent pouvoir traverser le blindage des tanks. Dans cette situation, leur utilisation était proprement scandaleuse.

Il tire aussi des conclusions plus larges répétant que les États-Unis n’auraient jamais dû aller en Irak. Sur son blog (hébergé par Michael Moore), il a aussi publié des vidéos montrant des traitements dégradants et des tortures infligées à des prisonniers à la même époque.

La vidéo.

Le poste de travail du soldat Manning lui donnait un accès libre à nombre de documents. A force de voir ces meurtres de civils, elle a décidé en toute conscience de les télécharger et, après plusieurs tentatives infructueuses auprès de journaux américains, elle les a finalement transmis à Wikileaks.

Lorsque WikiLeaks a reçu cette vidéo, Julian Assange dit qu’ils n’en ont pas de suite compris la portée mais la regardant à plusieurs reprises de façon très attentive, ils se sont rendu compte qu’elle montrait des crimes de guerre.

Avant de publier la vidéo, ils ont mené un travail sérieux quant à son authenticité, ils ont analysé son contenu.

Par exemple, Kristinn Hrafnsson (actuel rédacteur en chef de WikiLeaks) s’est rendu sur place à Bagdad afin de rencontrer des témoins et des survivants (par exemple les deux enfants). Un des témoins lui a expliqué que lors de l’attaque, des tirs avaient aussi été dirigés vers des maisons sous prétexte que des « insurgés » auraient pu s’y être mis à l’abri. Ces tirs avait détruit l’appartement de cet homme. Un rez-de-chaussée que les autorités états-uniennes avaient par la suite présenté comme vide (un bâtiment en construction). Le vieil homme a fait remarqué qu’à Bagdad, dans une ville détruite par la guerre, des familles à la rue cherchent partout où elles peuvent -dans des ruines comme dans des bâtiments en construction- des endroits où se réfugier. C’était son cas et celui de sa famille abrités dans ce rez-de-chaussée.

Lors de la présentation au Press Club de Washington, Julian Assange a précisé que WikiLeaks pensait que cette vidéo (comme d’autres documents) présentaient des crimes de guerre même si c’était à un tribunal d’en juger.

Comme Manning qui avait téléchargé les documents, Julian Assange et WikiLeaks espéraient que les criminels de guerre seraient jugés et que ces crimes révélant la vraie nature de ces guerres, de ces invasions illégales et de leurs conséquences, permettraient de les arrêter.

Comme on le sait aucun criminel de guerre n’a été poursuivi, la lanceuse d’alerte Chelsea Manning (3) et l’éditeur et journaliste Julian Assange l’ont été.

La présentation de la vidéo au public a eu énormément d’impact, les vues sur Youtube ont explosé. Ethan McCord a donné des interviews dans des journaux à gros tirage.

Le responsable de l’Agence Reuters à Bagdad au moment des faits a enfin appris la vérité sur la mort de Namir et Saeed. Depuis leur mort, il avait cherché à comprendre, sachant que des vidéos étaient prises depuis les hélicoptères, il avait essayé de se faire montrer celle concernant l’attaque. Entre réponses niant l’existence de telles vidéos et reconnaissances à voix basse de leur existence, les autorités lui avaient finalement montré un court extrait où l’on voyait Namir se cacher. Il n’avait pas compris pourquoi il semblait vouloir se cacher. Ce n’est qu’après avoir vu la vidéo en entier qu’il avait compris que Namir cherchait à éviter les tirs. Yates dit s’en être voulu d’avoir pu un moment penser que le photographe pouvait avoir eu de mauvaises intentions. (4)

Impacts de « Collateral Murder »

« Collateral Murder » a eu un impact sur la guerre. Cette vidéo et les centaines de milliers de documents [publiés par WikiLeaks] ont eu un impact direct sur la guerre, notamment en ébranlant la confiance que le gouvernement irakien en place pouvait avoir dans les forces armées des États-Unis.

Elle a évidemment eu un impact dans le public qui voyait le vrai visage de la guerre et ses règles. Les forces des États-Unis ont continué de prétendre avoir respecté les « Règles d’engagement ».

Dans ce cas, les populations jugent ces règles inacceptables.

Si le procès des criminels de guerre n’a jamais eu lieu, on peut se fier à ce que Nils Melzer, ex rapporteur spécial de l’ONU sur la torture et les traitements dégradants a dit à propos de la vidéo : on y voit des soldats tirer sur des blessés, ce qui constitue un crime de guerre tout comme tirer sur les personnes leur portant secours.

Mais il est clair que dans ce monde, les dirigeants des États puissants peuvent se permettre de taire leurs exactions, pire de les justifier et de faire punir ceux qui les ont révélées, les faisant passer pour des dangers pour la sécurité. C’est ce qui se passent dans l’affaire Julian Assange depuis plus de 13 ans. C’est ce qui se passe aussi en Palestine où les journalistes montrant la vérité sont tués et où d’autres journalistes sont emmenés sur le terrain par les forces armées israéliennes pour leur indiquer ce qui doit être montré et dit au public.

On se rend compte de l’importance de « Collateral Murder » pour le journalisme.

Julian Assange a, à plusieurs reprises, dit que les habitants de Bagdad n’avaient pas besoin de voir « Collateral Murder » car ils vivaient la vidéo tous les jours, mais que les habitants des pays agressant l’Irak avaient un besoin urgent de voir le vrai visage de la guerre.

Assange défend une conception exigeante de son métier et souhaite l’émergence de ce qu’il nomme un journalisme scientifique. Cela signifie que les journalistes doivent non seulement communiquer des informations précises, mais également permettre au public de les vérifier en donnant accès aux documents-sources. Ils sont évidemment libres d’exprimer leur opinion sur les faits qu’ils rapportent, mais ceux-ci doivent être vérifiables et c’est précisément ce qui, à l’ère de l’informatique, est rendu possible par une plateforme comme WikiLeaks.

En permettant à chacun d’examiner les documents-sources sur lesquels se basent les informations et d’évaluer le degré de confiance que chacun peut avoir en elles, le journalisme scientifique auquel aspire Assange est au service du public et de la démocratie.

« Collateral Murder » est un de ces documents en ligne que nous pouvons consulter. Une vidéo prise par une caméra embarquée et qui se trouve être à l’opposé de ces journalistes dits eux aussi embarqués auxquels les agresseurs dictent le contenu de ce qu’ils peuvent dire.

Mais cela inspire peut-être aussi à certains journalistes une crainte, celle d’exposer leurs informations à la vérification du public qui serait incité à chercher au-delà de ce qui leur est présenté. Comme j’ai entendu deux journalistes chevronnés l’exprimer à différentes reprises (5), cela pourrait en partie expliquer la froideur du soutien à Assange de la part de ses confrères. Alors que l’acharnement des États-Unis contre le fondateur de WikiLeaks représente une menace pour l’ensemble de la presse, les journalistes qui le soutiennent sont encore bien trop peu nombreux.

Le public, lecteurs, auditeurs, se doit de soutenir Assange.

Il a eu le courage de nous informer alors qu’il connaissait les risques et il en paie le prix fort. Nous nous devons de réclamer sa libération et l’abandon des charges totalement injustifiées à son encontre.

Nous menons cette lutte auprès de ses confrères courageux, nous ne voulons pas les oublier et nous espérons qu’ils seront bientôt rejoints par d’autres.

(1) WikiLeaks est une plateforme internet fondée en 2006 et destinée à recevoir des documents de lanceurs d’alerte en protégeant leur anonymat. Le but poursuivi est notamment de favoriser ces apports de documents puisque les lanceurs d’alerte sont ainsi mieux protégés.

(2) Il s’agit d’une des fuites les plus importantes jamais obtenues. Julian Asange a déclaré à son propos : « Notre source ou nos sources à l’origine de ce matériel militaire dramatique et du matériel du département d’État que nous avons publiés au cours des sept derniers mois est le plus grand lanceur d’alerte qui ait jamais existé, c’est la source la plus courageuse que nous connaissions dans le journalisme ».

(3) A l’époque des téléchargements et de son arrestation, le soldat s’appelait Bradley Manning. Après son arrestation et sa condamnation (à 35 ans de prison) en 2010, elle a pris la décision d’assumer son identité et a demandé à pouvoir être opérée et à pouvoir prendre un prénom féminin, Chelsea. Chelsea Manning a vu sa peine commuée par Obama et a été libérée en 2007.

Le fait que l’on ait appris le nom de Chelsea Manning n’est pas lié à WikiLeaks mais au trop de confiance du soldat Manning qui s’était un jour confié à un internaute qui par la suite, l’a dénoncé !

(4) Dean Yates. Il est l’auteur de Line in the Sand , un livre qui raconte son histoire et son combat contre les symptômes de stress post-traumatiques.

(5) Marc Molitor, ex-journaliste de la RTBF-radio en Belgique et Arne Ruth, ex-rédacteur en chef du Dagens Nyheter, le plus grand quotidien du matin suédois.

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