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Julian Assange, l’apatride (Australian Institute of International Affairs)

Il y a dix ans, WikiLeaks a choqué le monde en révélant les crimes de guerre des États-Unis en Irak et en Afghanistan. La façon dont la popularité d'Assange a été renversée, sa réputation détruite et sa santé ruinée est une saga qui se poursuit encore aujourd'hui.

L’éditeur Julian Assange est devenu une célébrité du jour au lendemain. En 2011, il a reçu le vote populaire pour la personne de l’année du magazine Time, est devenu l’homme de l’année du Monde et a été nominé à plusieurs reprises pour le prix Nobel de la paix. Robert Manne l’a qualifié d’Australien le plus important de l’époque, et de « l’un des êtres humains les plus connus et les plus respectés sur terre« . Pourtant, les gouvernements australiens successifs ont refusé d’intervenir en faveur d’Assange, faisant de lui, comme l’a rapporté le New Yorker, un apatride. Ce qui lui est arrivé peut arriver à n’importe qui, et c’est apparemment le point que les trois alliés anglo-saxons veulent faire valoir.

Les politiciens américains, sans expliquer comment un Australien pouvait commettre une trahison contre les États-Unis, ont traité Assange de traître et souhaitaient sa mort. Les Républicains et les Démocrates ont tous deux qualifié Assange de « terroriste high-tech ». Les États-Unis ont fermé les dons par Internet à WikiLeaks. Après que des allégations de viol contre Assange par deux femmes suédoises aient été rapportées, il a proposé d’être interviewé à Stockholm et à Londres, sans résultat. Les deux femmes ont retiré leurs plaintes, et les procureurs suédois ont abandonné l’affaire, bien que leurs homologues britanniques les aient incitées à poursuivre.

Le ministre britannique des affaires étrangères, Sir Alan Duncan, a qualifié Assange de « misérable petit ver » au Parlement. Les médias britanniques en ont rajouté, qualifiant WikiLeaks de « perturbateur » de tout ce que l’Occident chérissait, et Assange de « nihiliste ». Le titre du faux documentare d’Alex Gibney de 2013, We Steal Secrets : The Story of WikiLeaks laissait croire à un aveu d’Assange, mais les mots avaient été prononcés dans le film par Michael Hayden, ancien directeur de la NSA, à propos de sa propre agence. Au même titre que leurs collègues américains et britanniques, les ministres et les médias australiens n’ont pas tardé à se joindre à la curée contre Assange, bien que Julia Gillard [Première ministre d’Australie du 24 juin 2010 au 27 juin 2013 – NdT] soit incapable de nommer le crime commis. Tanya Plibersek [député travailliste – NdT] a déclaré que Julian Assange avait porté atteinte à la « sécurité mondiale ».

Assange a violé sa liberté surveillée en Grande-Bretagne, craignant d’être extradé vers les États-Unis, et pour cela il a été traité de paranoïaque et de lâche par ses anciens collaborateurs dans les médias. Mais il savait qu’un grand jury enquêtait sur lui – ce que les autorités américaines ont nié jusqu’à ce que des accusations soient portées à Alexandrie en décembre 2017, et qu’une erreur judiciaire ait révélé que c’était vrai. Assange ayant obtenu l’asile diplomatique à l’ambassade d’Équateur, la CIA a utilisé UC Global, une société de sécurité espagnole, pour surveiller ce qu’il faisait là-bas, tout ce qu’il disait à ses amis et à ses avocats, et les connexions à leurs téléphones. Tandis que la police britannique le traînait dehors en avril 2019, Assange a dit aux caméras « Je vous l’avais dit« . Depuis lors, il est en isolement dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, où au moins un meurtre a été commis récemment et où au moins deux détenus ont contracté le COVID-19.

En juillet 2019, Assange a été traité de façon très cavalière au tribunal par la juge britannique Emma Arbuthnot ̶ dont le mari a présidé la commission parlementaire de la défense du Royaume-Uni et dont le fils travaille pour une société de renseignement de sécurité. Lady Arbuthnot, qui avait déjà qualifié Assange de « narcissique », l’a informé que « personne n’est au-dessus de la loi » et, bien que sa peine pour avoir violé sa liberté surveillée ait pris fin, a refusé de le libérer. Sa juge junior, Vanessa Baraitser, a rejeté les plaintes des avocats d’Assange concernant l’accès limité à leur client, son état physique et mental, et la confiscation de ses notes juridiques.

Le processus d’extradition en mars 2020 a prolongé cette farce juridique, le procureur britannique ayant informé les médias avant l’audience sur ce qu’ils devaient rapporter pour les éditions du soir. Les représentants américains ont bizarrement fait valoir à Baraitser qu’Assange était soumis à la loi américaine sur l’espionnage mais n’avait pas droit à la protection de la Constitution américaine, et que le Treaties Act britannique s’appliquait à lui mais pas le traité d’extradition américano-britannique. Comme on peut s’y attendre, n’importe quoi qui produirait le résultat souhaité sera déclaré légal par les Américains et leurs larbins britanniques.

La prochaine audience, qui devrait durer trois semaines, a été reportée de mai à septembre, et se tiendra dans un autre tribunal en raison des restrictions imposées par COVID-19. Peu importe le temps que cela prendra, il est peu probable que des représentations juridiques empêchent son extradition : la motivation, et la solution, restent politiques. Plus le processus est lent, plus les perspectives de santé d’Assange sont mauvaises. S’il survit, on peut espérer qu’un nouveau président américain, si l’issue de l’élection affectée par la pandémie est favorable à Joe Biden, abandonnera l’affaire. Mais Joe Biden est peut-être pire que Trump : en 2010, le sénateur voulait faire exécuter Assange.

Au cours de la décennie qui a suivi la remise par Chelsea Manning à Assange des 740 000 documents américains, elle a été emprisonnée et libérée deux fois. Un brigadier-général du Pentagone a admis que personne n’est mort à la suite de la publication des câbles, noms expurgés ou non, et les autorités australiennes ont fait des déclarations similaires. Quant à la surveillance d’Assange à l’ambassade par UC Global, les autorités espagnoles enquêtent sur des violations apparentes de la Convention de Vienne. Un agent qui prétendait travailler pour le gouvernement équatorien aurait discuté de l’exécution d’Assange. Tout cela devrait saper le dossier américain pour son extradition, mais ce n’est pas sûr.

Les États-Unis sont déterminés à accuser Assange de 18 chefs d’accusation de conspiration et d’intrusion informatique, d’obtention et de divulgation d’informations de défense nationale sans autorisation, et d’espionnage. Le procès se déroulera en Virginie occidentale, où la plupart des membres du jury sont susceptibles d’avoir des liens avec les industries de la défense, et le juge, qui sera issu de la même circonscription, peut imposer un total de 175 ans d’emprisonnement. Il s’agit, en fait, de la peine capitale.

Au fil des ans, Assange a été défendu par le groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire, le rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, PEN International, l’association britannique des journalistes étrangers et des journalistes britanniques, dont Robert Fisk, Patrick Cockburn et, récemment, Peter Oborne, qui a écrit que le ministre britannique des affaires étrangères devrait « résister de toutes ses forces à la tentative des États-Unis de mettre la main sur Assange ».

En Australie, fin 2019, Andrew Wilkie et George Christensen (députés australiens – NdT] ont créé Bring Assange Home, un groupe d’amitié parlementaire. Phillip Adams a recueilli plus de 400 000 signatures pour une pétition en sa faveur. Parmi les partisans australiens les plus éminents et les plus divers, on trouve Bob Carr, Dick Smith, Barnaby Joyce, Alan Jones, Mary Kostakidis, James Ricketson et Greg Barns.

Ce qui manque, c’est une intervention politique australienne en faveur d’Assange à Londres et à Washington, en particulier du type de celle qui a permis la libération de David Hicks et de Mamdouh Habib. L’Australie fait souvent des démarches pour ses citoyens détenus dans d’autres pays, et Assange, qui n’a été reconnu coupable de rien, ne mérite pas moins. Mais il a révélé des crimes dont les États-Unis sont coupables, pour lesquels le Royaume-Uni le traite comme s’il était coupable, et l’Australie présume qu’il est coupable de tout ce qu’ils disent. L’affaire Assange est un test des valeurs et de l’État de droit que les dirigeants australiens prétendent partager avec leurs alliés anglo-saxons. C’est la probité des systèmes politiques et judiciaires des trois pays qui est mise à l’épreuve, et cela nous concerne tous.

Dr Alison Broinowski FAIIA

Le Dr Alison Broinowski FAIIA est une auteure, une universitaire et une ancienne diplomate.

L’article a été édité le 25 mai 2020 pour corriger une erreur dans le paragraphe huit qui identifiait faussement l’agent qui prétendait travailler pour le gouvernement équatorien.

Traduction « apatride ou citoyen du monde ? » par Viktor Dedaj pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

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